L’intérêt des marchés est-européens et asiatiques pour le luxe est né il y a plus de vingt ans, quand les premières boutiques des marques de luxe ont ouvert leurs portes dans des villes telles que Moscou, Almaty, Kiev, Bakou, Pékin, Shanghai, Hongkong ou Seoul. C’était une période appelé « l’Eldorado des nouveaux marchés ».
Le format du marché a considérablement changé depuis. Beaucoup de grandes marques ont maintenant des franchises ou des boutiques en nom propre dans les grandes villes, ainsi que dans les villes régionales.
Les clients ayant accès au luxe voyagent de plus en plus et fréquentent les boutiques, concept-stores, grands magasins ou corners qui présentent des marques créateurs. Grâce à cette expérience ils perfectionnent leur connaissance de la mode et deviennent plus exigeants. Beaucoup des clients qui hier portaient fièrement le « label », aujourd’hui sont attirés par l’originalité du design, la beauté et la valeur intrinsèque du produit. Ils sont prêts à payer un prix assez élevé pour le style unique et la créativité du designer, et pas seulement pour « l’étiquette » ou les tendances de la saison.
C’est pourquoi depuis quelques années l’ancien bloc de l’Est et l’Asie Pacifique ont vu apparaître tout une pléiade de boutiques multimarques inspirées par L’Eclaireur, 10 Corso Como, Dover Street Market, Colette et d’autres concepts. Elles présentent pour la plupart des créateurs belges, français, japonais et anglais, mais aussi des parfums niches, des montres, des lunettes, des éditions, des CD ...
Le succès commercial de ces points de vente témoigne que la culture de consommation des marchés de l’Europe de l’Est et de l’Asie subit un grand changement. La valeur créative et la signature unique du créateur deviennent plus importantes que le nom connu ou le budget publicitaire.